Wilson Martinez Photographe poète.
Né à Montevideo- Uruguay, franco-uruguayen et alsacien de cœur.
Touche à beaucoup choses mais pas à toutes !
Théâtre, marionnettes, photo et maintenant la poésie, le récit, le conte ou la nouvelle.
Je suis atteint du virus de la curiosité chronique et j’espère vous contaminer. Mais attention, il est transmissible par un simple regard ou ce qui est pire, par un sourire.

Et un jour, j’écris…
Sans délaisser la photo ma première passion, je suis venu à l’écriture. De l’arrêt sur image je suis passé à l’arrêt sur la ligne du temps.
J’écris parce que la plume est une antenne plantée dans la canopée du monde, une excroissance du silence, un cri qui sort du bec du colibri picorant les nerfs invisibles de l’univers.
La feuille cette « traître », plane et blanche, m’a ensorcelé lentement, je suis devenu l’objet. Objet écrit, objet effacé, objet contenu dans la marge de mes passions et mes désirs. Les lettres ont planté leurs racines en moi et je suis coloré de l’encre qui éclabousse mon être.
Alors j’ai traversé le négatif comme une photo en devenir. L’ombre gravée de ce qui n’a pas encore eu lieu. Là où les rêves sont des cendres de futurs et où les regrets murmurent à l’envers.
C’est le déséquilibre qui crée le mouvement ! Ce temps boiteux, ce temps des éclats figés, des souvenirs mal polis. Je vivais là, dans les brouillons de moi-même, raturé, replié, exilé dans mes propres ébauches, exilé toujours.
J’y ai vu des versions de moi-même que je n’avais jamais osé devenir. L’écriture était un passage, une porte dans un espace intemporel et je m’y suis laissé séduire avec joie.
Puis tout s’est arrêté. Plus de temps. Plus de peur. Une virgule dans mon existence pour continuer à m’émerveiller de futures rencontres. Un état de grâce.
L’écriture n’était plus un acte, elle devenait un souffle, un état d’esprit…Comme la vie.
Pas une suite de mots, mais un battement continu, un flux qui embrasse et abandonne tout à la fois. Je n’écris plus pour dire. Je suis devenu ce qui est écrit. Et ce qui est écrit est vivant.
Je suis vivant...

“Seuls les vivants créent le monde !”
Stefan Zweig

ÉDITIONS Séla Prod
Octobre 2022
07130 SOYONS
Je suis une des plumes !